vendredi 30 septembre 2016

Des élections entachées du sang des boycotteurs



  Des élections entachées du sang des boycotteurs
Le Maroc est en ébullition à la veille des élections du 7 octobre 2016. La lutte de classes n’a jamais été aussi aiguë depuis le mouvement du 20 février 2011.
 L’un des enjeux, je dirais le principal enjeu, du makhzen (avec comme cerveau le palais), reste le taux de participation. Bien sûr le taux décidé d’avance par les décideurs sera le taux annoncé officiellement. La réalité sera ailleurs. Le makhzen saura la réalité. Il aura une idée sur degré de « mécontentement de ses sujets ». Sur le mécontentement des marocain-es libres. Le boycott lui fait peur. Il a raison. Déjà, le taux d’inscription dans les listes électorales n’a pas dépassé 56% :
15 702 592 inscrits parmi les 28 millions. Ce dernier chiffre est estimé, car il n’y a pas de statistiques officielles concernant les marocain-es en âge de voter.
Ce taux de 44% des marocain-es qui déclinent « l’invitation » de l’Etat, de plus de 33 partis, 22 syndicats , de milliers de prédicateurs, tous monarchistes jusqu'à la moelle, est le premier revers pour les acteurs de la mascarade du 7 octobre 2016.
Pour faire passer la pullule, et atteindre les 51% des 57 % inscrits, à savoir moins de 32% des marocain-es en âge de voter, l’Etat et ses acolytes doivent redoubler d’effort : les « civils » en dénigrant les marocain-es libres qui boycottent et en participant à la battue, l’Etat en utilisant les mass-médias officiels et inféodés et surtout en recourant à l’arme classique : la répression.
 Annahj Addimocati/la Voie démocratique est classé première cible. C’est le trouble fête. Cela me rappelle l’hystérie qui avait accompagné la « marche verte », novembre 1975 où ILAL AMAM avait joué avec les grands honneurs la trouble fête.
Certain démocrates marocains se sont laissés empêtrer dans la « pâte » nocive et collante du makhzen. Au nom de la modernité, ils entrent en transe, se fixant comme adversaire principal le PJD, parti islamiste makhzanisé, d’autres, ils sont rares ceux-là, visent plutôt le PAM, parti « moderniste » aussi makzanisé que le PJD.
Ils oublient que le PJD et le PAM sont deux partis créées par le palais, le premier par le docteur Al Khatib, sujet grandi dans le giron du palais, le deuxième par Ali Al Hamma autre enfant de « dar al makhzen ». Le PJD représente la face hideuse moyenâgeuse du makhzen, le PAM sa face « moderniste » dégoûtante. Blanc bonnet, bonnet blanc bonnet. Au fond c’est du kif kif.
    En créant ces dernières années ces deux partis, le makhzen a asséné le coup fatal au mouvement progressiste et national marocain, déjà malade depuis des décennie, depuis qu’il a déposé les armes de lutte populaire. La maladie a été aggravée par le gouvernement Abderrahmane El Youssefi.
 Aujourd’hui, la harka patronnée par l’Etat (le pouvoir central) est dirigée contre les boycotteurs en général et contre la Voie Démocratique en particulier (le bled siba hhhh). Tous les moyens sont bons par taire et immobiliser Annahj AddimocratiL la VD
Regardons de près les résultats des 6 premiers jours de la « compagne électorale » (du samedi 24 septembre 2016 au jeudi 29 du même mois) :
-      La répression a touché les villes suivantes : El Jedida, Agadir, Bernoussi (Casablanca), Mohammedia, Meknès, Fès, Salé, Dchira-Inzeguene, Nador, Tanger, Taza, Guercif…
-      Arrestations : Agadir, Salé, Fès…
-      Agression physique grave (je me limite aux cas des dirigeants, sans mentionner les dizaines de militant-es de base) : El Johri Mouad (secrétaire national-adjoint) sequestré et tabassé dans une voiture officielle, Houcine Lahnaoui (membre du secrétariat national) gravement blessé (voir les photos), Lahcen Allabou, membre du comité national…)
L’Etat, force de frappe du makhzen, ne lèse pas sur les moyens et cela, sans parler de méthodes.
       Tout le monde doit savoir, le makhzen l’a bien compris, que nous sommes prêts à tout pour exprimer nos opinions, défendre nos idées, pour nous engager avec les démunis dans le brasier de la lutte de classes.
    Nous souhaitons que tous (hommes et femmes libres) les héritiers et autres descendants des martyr-es tels Benbarka, Cheikh El Arabe, Dahkoune, Zeroual, Saïda, Grina, Tahani, Douraïdi, Chbada, BelHouari, Al Ammari, Chaïb, Aït El Jid…se retrouvent sur le terrain de lutte de classes. Ce n’est, ni le PJD, ni le PAM qui constituent le principal obstacle à épanouissement du peuple marocain. Ils ne sont que des « moyens ». Notre adversaire commun ne peut être autre que le makhzen, le géniteur de ces créatures. 
Le makhzen nous a bien compris. C’est pourquoi il ne rate jamais une occasion pour nous tabasser, pour tenter de nous empêcher de communiquer avec les déshérités de ce pays.
            Ali Fkir, le 30 septembre 2016

 Photos du camarade Lhoussaïne Lahnaoui, l'un des symboles du 
Mouvement syndical en général et du mouvement agraire en particulier :
-       Photo prise au cours de la fête de l’année amazigh au siège de la Voie Démocratique, le 13 janvier 2016
-      Les autres photos prises après la répression du 29 septembre 2016 (Salé) qui avait visé les militant-es et sympathisant-es d’Annahj Addimocrati/la VD qui distribuaient les appels au boycott des élections du 7 octobre 2016







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